Le sens des symboles chez les protestants luthéro-réformés

Sommaire

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Ce qui étonne un non-protestant en entrant dans un temple…

    Quand on entre dans un temple protestant? (un temple traditionnel en France métropole est plus significatif ) qu’y voit-on ?
  • Une table que l’on appelle “table sainte”, mais qui est vide, ou avec une bible, quelques fois  des fleurs, et, peut-être depuis plus récemment : une bougie (symbolisant la présence de la Lumière du Christ devant la Bible : il éclaire la Bible).
  • Une chaire imposante au centre, ou un lutrin* tournée vers l’assemblée.
  • La croix, si elle existe est nue, signe quelle n’est que passage… On peut être surpris aussi par l’austérité des murs.
    Le lieu de culte doit d’abord être fonctionnel, car il n’est le lieu de la présence de Dieu que lorsqu’une communauté s’y retrouve : “là ou deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux” dit le christ dans les évangiles. Matthieu chapitre 18 verset 19).
  • divers temples protestants
    Divers temples historiques protestants

    * Nota : c’est pour des questions de commodités, que l’on met un pupitre aujourd’hui, à côté de la table, pour lire, ou précher mais ce n’est pas la tradition de la Réforme. Sauf, par souci de rapprocher le prédicateur de l’assemblée. On ne parle pas d’officiant ou le célébrant comme dans d’autres familles chrétiennes.

    Autrefois, il y avait aussi sur le mur, les dix commandements, ou un résumé de la loi… ou “Dieu est amour”… ou une Parole des Ecritures.

    Ce qui étonne un non-protestant quand il assiste à un culte

    Quand un non protestant assiste à un culte (bienvenu à lui) …
    ce qui l’étonne souvent c’est la longueur de la prédication. La prédication a pour but d’actualiser un texte de la bible qui peut alors devenir “parole de Dieu” pour chacun ici et maintenant.

    Pour un catholique le centre de la messe c’est… l’eucharistie, pour un protestant c’est la Parole.

    Le culte se compose :


    • une partie liturgique d’ouverture… C’est la préparation à l’écoute de la Parole…

      • L’accueil de Dieu et de la communauté,ouvre un temps de dialogue avec Dieu

      • Un temps de louange et de reconnaissance,

      • Notre prière de repentance où nous nous plaçons avec humilité devant Dieu,

      • et la réponse de Dieu : l’annonce de la grâce et du pardon…

    • puis vient le moment central : après une prière de demande d’inspiration,  la lectures de la Bible (généralement un texte AT, un texte “Epître”, un texte “Evangile”(l’assemblée ne se lève pas à la lecture de l’évangile car toute la bible peut être sans différence, Parole de Dieu pour l’assemblée). Le prédicateur choisit un des textes et essaye de lui trouver sens : c’est la prédication.

    • enfin, une partie liturgique conclut le culte :

      • La confession de foi (symboliquement, l’assemblée répond à l’appel de Dieu entendu dans la prédication),

      • l’offrande, fait partie intégrante du culte. C’est une manière symbolique de montrer notre engagement après l’écoute de la Parole. Cette offrande symbolique ne remplace pas “le don”, souvent régulier du membre d’Eglise, qui permet de subvenir à la vie de l’Eglise et à ses actions.

      • La prière d’intercession et Notre père : l’assemblée se tourne ainsi vers les autres, le monde qui l’entoure… elle n’est pas nourrie spirituellement seulement pour elle-même mais pour rendre en solidarité avec tous les hommes et femmes de bonne volonté.

      • et enfin, la bénédiction finale (bénédiction veut dire “parole de bien”… au nom du Seigneur, le prédicateur ou la personne qui préside le culte, demande donc à Dieu de bonnes choses pour accompagner chacun qui retourne à ses affaires…

        Le chant de l’assemblée, abondant, fait partie de ces temps liturgiques et des temps musicaux sont là pour donner le temps de la méditation.

    culte avec pasteure

    La sainte cène n’est pas systématique, en fait, elle est vécue généralement une fois par mois, et les jours de fêtes chrétiennes. Elle n’est pas le centre du culte mais une expression de cette communion entre le Christ (qui seul, accueille à sa table) et l’assemblée.

    Nota : à ce repas du seigneur, l’Eglise luthéro-réformée offre l’hospitalité à Tous, quel que soit son origine confessionnel. Il suffit de reconnaître la présence du Seigneur dans la communauté rassemblée… le partage du pain et du vin sont alors le signe de cette présence réelle, par l’Esprit, du Christ vivant au milieu de cette communauté.

    image pain et vin de sainte cène
    Le pain et le vin distribués à tous lors de la sainte -cène

    Pourquoi la place centrale de la Parole, écrite et prêchée pendant le culte protestant?

    C’est bien la Parole (Ecriture lue et la prédication ensemble) qui est le centre du culte ou du moins l’écoute de la Parole de Dieu en tant que bible ET prédication. Le protestant vient au culte pour prier ET pour recevoir une Parole qui l’encourage, le relève, le soutienne dans sa vie personnelle, son engagement envers ses proches ou dans la société… il vient chercher ce qui vivifiera, incarnera sa foi dans son quotidien à travers une Parole du Seigneur qui l’inspirera.

    Il ne vient pas chercher le Christ (comme un catholique lors de la messe) il introduirait plutôt le Christ avec lui comme nous l’avons déjà exprimé (“là où deux ou trois sont assemblés en mon nom je suis au milieu d’eux”… )

    imge bible
    Une Parole de Dieu pour nous aujourd'hui dans la Bible
    Ce qui peut étonner encore : c’est la robe noire du pasteur.
    Traditionnellement, le pasteur dans notre Eglise luthéro-réformée, ainsi qu’en l’Eglise luthérienne, les Eglises historiques donc, est vêtu d’une robe noire associée à un col à rabat blanc. Celle-ci n’est pas obligatoire. Ce n’est pas une robe liturgique pour un protestant : historiquement, il s’agissait de la robe de l’enseignant en usage dans les universités. Elle avait été choisie pour souligner le rôle d’enseignement du pasteur qui n’est pas un prêtre mais un “enseignant” qui explique les textes bibliques. Les luthériens lui ajoutent volontiers une étole soulignant la couleur du temps liturgique. Aujourd’hui des “prédicateurs/trices laïques” formés peuvent également prêcher, avec accord du Conseil presbytéral et du pasteur en titre. Ils sont alors en civile Rappelons-le : le pasteur n’est pas prêtre, ou en tout cas pas plus prêtre que tout autre baptisé. il n’est qu’un homme mis à part, qui a fait des études de théologie, et qui a un devoir d’unité au sein de l’Eglise. Avec le Conseil presbytérial, Il accompagne ses actions, ses projets, représente aussi l’Eglise dans la société civile, mais il n’est en aucun cas un intermédiaire entre Dieu et les hommes. Donc, à condition d’être formé et reconnu par le conseil presbytéral qui gère l’Eglise : qui que ce soit peut célébrer un culte et ses sacrements.    

    Ce qui étonne un protestant lorsqu'il entre dans une église catholique…

    Lorsqu’il entre dans une église catholique, un protestant est d’abord étonné par la présence imposante de l’autel, la place plus humble de la chair, sur le côté… ou un pupitre, comme dans nos temples actuels. La bible est généralement tournée vers le célébrant. Un crucifie est également bien visible… il montre l’importance du sacrifice du Christ.

    Sans polémiquer, ce qui peut troubler un protestant est aussi, très souvent la place imposante, centrale même, de la représentation de la mère de Jésus…  Jésus, est, quant à lui, le plus souvent représenté au stade de bébé dans les bras de sa mère. On le voit aussi dans les ornementations, sculpture ou autre. Peut-être est-ce une façon d’exprimer la souffrance d’une mère devant le sacrifice de son fils. Et puis il y a une représentation du saint particulier, le “patron” de l’église, qui “protège” l’église ou la communauté villageoise qui s’y attache.

    Ce qui étonne aussi, c’est le chemin de croix autour de la nef et les vitraux qui avaient vocation pédagogique pour instruire le croyant analphabète. Dans la tradition luthérienne l’incônographie est également très présente (notamment en Allemagne berceau du protestantisme). En France le dépouillement des lieux de culte, sous l’inflluence de Calvin, ne nous y a pas habitué.

    Ainsi, dans une église catholique, tout semble converger vers l’aboutissement liturgique dramatique du sacrifice du Christ : l’eucharistie. C’est donc également un accueil de la Parole, mais de la Parole faite chair : le Christ…

    • Ce qui étonne le protestant quand il assiste à une messe ou à une célébration œcuménique à connotation catholique, ou la célébration d’un mariage dit œcuménique, c’est tout le cérémonial autour de la seule lecture de l’Evangile.

      La lecture semble être généralement réservé au prêtre.  Une phrase liturgique introduit ce moment fort… l’assemblée se lève pour entendre cette Parole d’évangile… du coup les autres textes de la bible semblent secondaires. On reste assis poru les écouter.  ils semblent n’avoir comme objet que d’éclairer le texte “sacré” de l’évangile…

      D’une certaine manière ce texte de l’évangile nous semble sacralisé par rapport au reste des Ecritures.

      Et l’on comprend mieux l’expression « accueil de l’évangile »… comme on « accueille » le Christ dans l’eucharistie…

      Peut-être  est-ce, pour le catholique, un développement liturgique logique vers la messe : rejoindre le Christ Jésus, en sa Parole, avant de le rejoindre en son eucharistie. D’ailleurs le catholique parle de “liturgie de la Parole” comme d’une étape vers le point culminant de la messe…

    • Ainsi nos deux Eglises : protestante luthéro-réformée ou catholique romaine, sont bien deux manières de vivre la même foi chrétienne c’est-à-dire ancrée en Jésus-Christ sauveur du monde et Seigneur de l’Eglise.
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    Le rapport des protestants aux sacrements

    Pour les réformateurs comme pour l’ensemble des protestants aujourd’hui le sacrement est une manifestation particulière de l’événement de la Parole, une Parole actualisée, et visible. L’événement sacramentel est composé de la Parole et des éléments signes )- mais c’est la Parole qui a l’importance décisive, l’élément le signe est lié à la Parole, pour être plus compréhensible.

    ce n’est pas juste de dire, l’Eglises de la Réforme sont les Eglises de la Parole, et les Eglises catholiques Eglises du sacrement. aucune confession chrétienne accepterait que l’on oppose Parole et sacrement mais seulement d’un côté ou de l’autre on place des accents différents et on établit une hiérarchie différente entre eux, chez les protestants la Parole est première, et le sacrement lui est subordonné. la Parole au sens strict est nécessair au salut. Pour les réformateurs, la Parole est le signe le plus grand même avant le baptême et la sainte cène. Les sacrements sans Parole, ne sont rien.

    la foi seule est la réponse à la Parole, le sacrement fortifie et soutien la foi, mais seule la foi reçoit le sacrement.

    bapteme avec pasteur charles Bossert

    Joël Baumann, pasteur – extrait de son intervention lors d’une retraite spirituelle d’une paroisse catholique à Marseille 2008

    II Timothée 3. 16

    Toute Ecriture est inspirée de Dieu, utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dasn la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre

    Je t’en conjure devant Dieu et devant Jésus Christ qui doit juger les vivant et les morts, et au nom de son avènement et de son royaume, préche la parole inspire en toute occasion favorable ou non reprends censure exhorte avec toute douceur et en instruisant… »