prédication Charles Bossert Matthieu 16, 13 à 20

Que dit-on de moi ? Demande Jésus à ses disciples
vous me voyez dans quelle religion, dans quelle mouvance idéologique …
Est ce vraiment important de savoir avec qui je vais me battre ?
Lui le Christ il propose autre chose, une relation directe et vivifiante :
“Et TOI, QUI DIS-TU QUE JE SUIS?”


Matthieu 16/13-20

il n’est pas exagéré de dire que les v13-23 représentent un tournant pour l’évangile de Matthieu. Il suffit de prendre une carte pour découvrir que nous nous trouvons à l’extrême Nord de la Palestine; dans une zone frontière, la Syrie, la Phénicie. C’est ce point stratégique et très symbolique que Jésus choisit pour poser sa question, donc pas seulement posée aux Juifs, mais déjà à tous les hommes.
C’est là que Jésus pose la fameuse question qui a résonné de nombreuses fois lors du rassemblement des jeunes au Gr KIFF !
Une question, fort bénigne en apparence, littéralement : “Que disent les hommes: « qui est le fils de l’homme ? ». Tout y est à la troisième personne.
Jésus fait ici une sorte d’enquête, de sondage objectif, Jésus semble seulement demander un renseignement sociologique.
Question récurrente lorsqu’on vit en contact permanent avec les personnes d’autres croyances et religions comme c’est le cas dans nos îles !
On professe telle religion, on adhère à telle secte.
Et lorsque les différents « ON » se mettent ensemble, chacun dans sa catégorie alors les problèmes commencent ! On n’est plus dans le registre de la Foi mais dans celui de l’adhésion à une façon de penser, une vision plus ou moins précise du monde qui ressemble rapidement à une idéologie, un système religieux qui veut s’imposer aux autres personnes dans ses propres catégories, ses rites ses traditions, ses façons d’interpréter les écritures.
Une façon de s’identifier, de se rassurer, d’exister en opposition à…
Ce phénomène si naturellement humain explique partiellement les clivages et les conflits dans notre monde et dans l’histoire :
C’est bien pour cela que le Judaïsme n’a pas pu intégrer la nouveauté de Jésus !
C’est bien pour cela que l’Eglise n’a pas su accueillir les idées de la Réforme, etc…
Souvenez vous, de la St Barthélémy ce jour funeste du 24 août 1572 ou, la noblesse catholique s’est cru investie de la mission divine (et bien lucrative au demeurant) de massacrer la noblesse protestante parisienne (et pas seulement). Des journées d’horreur que l’on retrouve aujourd’hui au proche Orient où les musulmans massacrent les chrétiens, les sunnites massacrent les chiites, les chiites massacrent les Bahaïs ou les juifs massacrent les palestiniens et les islamistes tuent d’autres musulmans.
Ou ailleurs dans le monde ou une entité de « ON » qui se croit assez forte s’en prend à une autre au nom de je ne sais quel Dieu.
Heureusement il y a des hommes et des femmes de bonne volonté qui s’expriment contre TOUTES ces EXCACTIONS !
Aujourd’hui même à St Denis de la Réunion (et ailleurs) a lieu une marche blanche rassemblant les autorités religieuses et civiles de toute l’île…
Jésus n’a pas voulu les guerres des religions il n’a pas voulu que nous montrons sa force en détruisant les autres qui ne pensent pas comme nous, jamais, sinon il aurait conduit lui-même cette guerre depuis longtemps avec ses propres moyens.
La question est toute autre ; nous n’avons pas à ériger des murs et des barrières autour de nous pour nous protéger contre les autres ! C’est vrai ils représentent toujours une menace de biens des manières !
Mais nous avons à redécouvrir comme Pierre et les disciples que le royaume de Dieu passe par l’intérieur et non par les pouvoirs humains quels qu’ils soient.
Histoire trouvé dans « paraboles et fariboles » de Jacques Faisant
Il compare le croyant aux étapes de l’évolution : au début nous avons les mollusques invertébrées qui ont besoin pour vivre d’une coquille, carapace
plus tard lorsque ces êtres vivants sortent de l’eau ils développent une colonne vertébrale qui va remplacer la coquille la force vient de leur stabilité intérieure !

Tout va basculer quand Jésus va passer de la troisième personne à la deuxième, Et Toi que dis-tu de Moi !
Question qui résonne en écho au gr Kiff chaque jour

Jaillit alors la réponse de Pierre qui est pari total de sa vie ; ce n’est plus :
“Tu es très grand, ni même le plus grand !”, tu vas m’aider à écraser les autres mais : “Sans toi, ma vie n’a plus de sens !”.
De l’admiration, de l’adhésion Pierre est passé à la foi.
De la coquille ou du mur d’enceinte il est passé à la colonne vertébrale

C’est l’événement de la foi qui fait que l’événement historique a de l’importance. Et ce texte lu et relu dans notre camp est une invitation à dire de Jésus “Pour moi, il est le Christ”, en d’autres termes « il donne sens à ma vie » quel que soit le contexte, quelle que soit l’attractivité de mon Eglise, du culte des locaux de notre communauté .
Si je dis de Jésus qu’il est le Christ, cela ne veut pas dire que je doive imposer au monde entier ma vision du monde et des choses !
Mais cela veut dire que je le considère comme quelqu’un qui me concerne au plus haut point, et que je peux le trouver à tous les instants de ma vie, dans mes rencontres même avec les autres religions ou des spiritualités nouvelles.

Aujourd’hui je peux rencontrer des moines bouddhistes, des imams musulmans sans craindre pour ma Foi je n’ai plus besoin de monter des coquilles (ou des murailles) autour de ma Foi. Puisque je me tiens debout avec une vraie colonne vertébrale qui fait de moi un homme véritable

L’événement essentiel: c’est l’événement de la foi. C’est ce moment où un homme, une femme, dit oui à Dieu en Christ et décide de mettre sa confiance en Lui.
Ou Comme l’a dit notre président lors du culte final : « j’accepte de lui donner ma main et de marcher en confiance à sa suite IL ME PRECEDE »
c’est tout le contraire des « Fous de Dieu » qui se croient obligés de tout faire eux-mêmes ! Et ce qu’ils arrivent à faire est tout juste lamentable si ce n’était pas terrifiant ! Dieu, leur Dieu non plus n’a jamais voulu cela !
Cette nouvelle possibilité de croire pour approfondir pour trouver la paix, pour apprendre à aimer comme lui nous a aimés est donné aujourd’hui en Christ à chacun de nous. Elle nous a accompagné à St Malo au travers du chant du GRAND KIFF résonne ici en nous….
« J’ai donné mon souffle de vie La terre entière comme jardin
J’ai tout remis entre vos mains J’ai libéré de l’esclavage
J’vous ai ouvert tous les rivages Dans le désert ils m’ont suivi.
J’ai ouvert le cœur des prophètes Pour qu’ils annoncent l’espérance
A toutes les âmes en errance J’ai ouvert un nouveau chemin
J’ai de nouveau tendu la main Un horizon, une nouvelle vie !
J’ai appelé dans le désert Des amis, des frères m’ont suivi
Et des cœurs ont été guéris J’ai partagé le pain, le vin
Puis ils m’ont transpercé les mains J’ai encore dit « Oui » à la vie
J’vous ai rejoints sur le chemin,Vous tous qui me croyiez bien mort
Mon amour a été plus fort Tous ensemble on va le crier
Le grand Kiff que j’vous ai donné Comme une chanson à la vie
ET VOUS, QUI DITES-VOUS QUE JE SUIS ?
Et toi ? Que dis-tu de moi ? Dis-moi comment tu crois ?
Partage autour de toi ! »

Ce dont nous avons besoin, c’est de répondre sincèrement à cette question de Jésus qui nous demande “Pour toi, qui suis-je?”. Et alors la question devient en fait celle-ci : “Qu’est-ce que tu attends de moi ?”.

Désormais je veux vivre avec toi
pour moi, Jésus devient le porteur d’un monde nouveau.

Il y a autant de différence entre le message du Christ et la vie qu’il donne qu’entre une photo de gâteau et le fait de déguster la tartelette à la framboise. Ce n’est pas une belle idée mais une relation vivifiante

Comment Pierre a-t-il pu dire cette confession de foi, alors qu’Israël était encore sous l’oppression des Romains, alors que tous les jours des gens mourraient de faim, ou survivaient dans des conditions de vie épouvantables comme esclaves, prostituées, lépreux, prisonniers,… ?

Le salut en Christ est de l’ordre de la promesse, de l’espérance. Le salut est en Jésus de Nazareth comme en germe dans l’histoire de l’humanité. Il est comme une minuscule graine plantée dans notre univers, nous dit l’évangile. Il est comme un grain de blé envoyé pour que ceux qui le désirent puissent le recevoir. Il est comme un enfant dans une étable, il ne compte que pour ceux qui l’aiment.
Alors il peut dire l’incroyable, l’inadmissible parole dans un monde en guerre, dans un monde qui souffre ; il peut dire à cet homme Jésus : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant”. Simon Pierre a saisi, accepté que le Christ ne vienne pas établir son règne brutalement, instantanément, mais plutôt comme un germe, une naissance à un monde nouveau.

Et Simon Pierre dit oui au Christ pour que ce monde naisse également en lui, par lui, avec lui. Pierre, ce jour-là, ose dire à Jésus qu’il est le Christ.
L’enjeu est que nous passions également, de plus en plus, du Christ qui nous intéresse au Christ qui change notre vie. Ce temps est venu de nous laisser toucher par la force de transformation qui est en Christ.

Or, voilà : le créateur de la vie nous propose une nouveauté vivante en Christ. Il est le second étage de la fusée de la création de l’homme par Dieu. Cette nouveauté, ou pour reprendre une image biblique, son royaume, n’est ni politique ni guerrier ; son royaume est en nous, au plus profond de nous-mêmes, et il ne naîtra pas sans nous, ni malgré nous mais toujours

AVEC NOUS AU CŒUR DE CE MONDE !

amen

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